« J’entends toujours ta voix

Toi là-haut

Et moi tout bas

On ne se quitte pas »   (Toi là-haut, 1988, album « Pacifique »)

Chers Amis

Cette chanson dédiée à Pierre Nougaro, Claude l’a écrite dans l’avion qu’il a pris en urgence pour se rendre à l’enterrement de ce père qui l’avait toujours fortement impressionné et avec lequel les rapports ont été plutôt compliqués, même si on ne peut pas douter de la profondeur de leur amour réciproque. Claude était en train d’enregistrer à Los Angeles son album "Pacifique" et cette chanson y a été incorporée. Outre son amour filial, Claude exprime enfin toute sa tendresse envers celui qui est plus proche que jamais, comme l’indique le dernier mot de la chanson : « Papa » .

Je pense en fait que, même si cela fait vingt ans (j’ai peine à le croire !) que Claude a rejoint « là-haut » ce père qu’il aimait profondément, lui non plus n’a jamais été aussi proche de nous et tous les événements qui lui sont consacrés actuellement en sont une belle preuve.

J’espère tout d’abord que vous n’avez pas manqué de consulter le site officiel claudenougaro.fr . C’est dorénavant un rendez-vous incontournable pour nous tous, les amis de Claude. Si par hasard vous ne l’avez pas encore visité, je vous recommande particulièrement la biographie judicieusement intitulée « Album de Famille » car elle a été réalisée par la sœur de Claude, Hélène, secondée par son mari Jean-Louis et elle comporte de très émouvantes photos de Claude tirées des archives familiales.

 Tout le reste aussi est à recommander, on peut y passer des heures entières, c’est vraiment très bien fait et très complet. On y trouve des liens avec le site des musiciens et compositeurs qui ont accompagné Claude : Michel Legrand, Eddy Louiss, Maurice Vander, Richard Galliano, Yvan Cassar, Marc Berthoumieux, pour n’en citer que quelques-uns. 

Ce site permet aussi d’accéder directement à d’autres sites « amis », tels celui de notre Association,  celui de la Maison Nougaro, de l’Association Henri Guérin, du Lapin Agile, à la Page Officielle Facebook de Claude, et à plein d’autres sites.

Outre la discographie de Claude et une bibliographie exhaustive, on peut admirer les dessins de Claude. On y retrouve et on y découvre aussi toute une série d’enregistrements de spectacles, d’émissions de télé et de radio consacrés à Claude, ainsi 9 épisodes de « Hier Nougaro, demain Newgaro », la mythique saga présentée par Didier Varrod sur France Inter.

Il m’est impossible de tout vous décrire, je préfère vous laisser découvrir, et je crois que vous y reviendrez.

Je renouvelle mes remerciements et mes félicitations à Fanny et Romuald qui ont conçu et réalisé ce site superbe.

Le mois dernier j’avais diffusé (avec son accord) le poème écrit par notre amie Chantal en souvenir de Claude.

Cela a incité d’autres amis à nous envoyer différents hommages à Claude qu’ils acceptent de partager avec nous tous.

Ainsi notre ami Patrice m’a envoyé un texte très émouvant rédigé il y a 10 ans avec un acrostiche écrit à Toulouse le 4 mars 2004.

Vous trouverez ce texte en pièces jointes, j’ai dû le scinder en 2 : patrice doc 1 et patrice doc 2 . Un grand MERCI à Patrice pour ce partage.

Notre ami Bernard DESON, infatigable  directeur de publication de « Instinct nomade, la revue de métissage culturel » m’a fait parvenir un dessin de Claude qu’il a réalisé ce 4 mars 2024. Je le remercie bien sincèrement de le partager avec nous tous. Vous le trouverez en document annexé.

J’en profite pour vous rappeler que Bernard avait consacré le numéro 9 de sa revue (paru en 2021) à « Claude Nougaro, les mots pour seule patrie ».

Je viens de vérifier. Si vous ne le possédez pas, ce numéro 9 richement illustré est toujours disponible chez l’Editeur.

Je remercie également notre ami Marc Berthoumieux qui m’a fait parvenir le texte suivant, écrit en hommage à Claude pour qui il a composé la musique de L’espérance en l’homme  mais aussi de Fleur bleue.

CLAUDE NOUGARO, VINGT ANS DÉJÀ...
Il y a tout juste vingt ans hier, notre Claude Nougaro national s'en allait vers d'autres cieux. Le plus bel ambassadeur de la ville rose et l'un de nos plus grands poètes de la langue française n'en était pas moins un homme se comportant comme un gentleman avec ses semblables. J'ai eu l'extrême honneur de le côtoyer plus activement les deux-trois dernières années de sa vie et de composer deux chansons pour lui. La première fois qu'il m'a proposé le texte de "l'Espérance en l'homme", on aurait dit un jeune premier qui présente l'un de ses premiers écrits avec une humilité qui force le respect. Après m'avoir tendu la feuille manuscrite, il m'a lancé : "tu m'as dit que tu étais un amoureux de la chanson, alors vas-y, chante-la moi...". Surpris, impressionné de sa requête et n'étant pas chanteur, je me suis quand même exécuté avec fragilité devant lui. Il souhaitait entendre ses mots sonner dans la bouche d'un autre et que je me les approprie afin d'engager notre complicité. Par la suite, quand on se revoyait et que d'autres amis ou artistes venaient lui rendre visite, il attendait avec impatience le meilleur moment pour faire entendre notre maquette fraîchement enregistrée. On pouvait percevoir la fierté et la flamme intarissable qui l'animaient encore du haut de ces soixante douze ans.
Cette chanson paraîtra dans trois albums différents : son dernier chez Blue Note, un des miens la même année, ainsi que dans l'album de Maurane lui rendant hommage "Nougaro ou l'Espérance en l'homme".
Avec ce que l'on vit actuellement dans le monde, ce texte reste d'une incroyable modernité. A relire ou à ré-écouter...
L'autre chanson concoctée ensemble fut "Fleur bleue". On la retrouve aussi dans son dernier opus "La note bleue". Quatorze ans plus tard, sa voix raisonnera à nouveau dans une nouvelle version pour un de mes albums avec la bénédiction bienveillante de sa famille.

"...Il arrive qu’un jardin
Ou qu’un simple visage humain
Une main ouvre un nouveau chemin

Tout se gomme, se pardonne,
Et l’on voit soudain reverdir, refleurir
Notre espérance en l’homme."

A toi là-haut, on t'embrasse de la terre cher Claude !

Claude était venu chanter cette chanson (pas encore enregistrée) au Petit Journal Montparnasse le 4 décembre 2002.On en trouve une captation sur YouTube :

Claude Nougaro & Marc Berthoumieux - L'Espérance en l'homme (youtube.com)

Marc m’a envoyé aussi une très belle photo de cette soirée inoubliable (vous la trouverez en pièce jointe). Elle a été prise par la photographe Sophie Le Roux que nous pouvons remercier ainsi que Marc pour la partager avec nous.

Dans une interview parue récemment, notamment dans Le Républicain Lorrain sous le titre « Claude Nougaro était un marginal nationalisé » - c’est une citation de Claude et cela le définit plutôt bien-, notre Présidente, Hélène, parle justement de l’Espérance en l’homme dont Claude avait offert le texte au chirurgien qui l’avait opéré en juillet 2023 et qui malheureusement est mort peu de temps après Claude, emporté lui aussi par un cancer du pancréas.

L’enregistrement d’une autre soirée exceptionnelle est paru récemment en DVD. Il s’agit de « Numéro 1 à Claude Nougaro », une émission produite par Maritie et Gilbert Carpentier. Cette émission a été diffusée le 5 novembre 1977. Claude y chante Une petite fille, Mon disque d’été, Pablo, Un grain de folie, Jalousie, Le cinéma et Comme une Piaf. Claude avait invité Zizi Jeanmaire qui interprète Frileuse, une chanson écrite par Claude sur une musique de Maurice Vander, Jacques Higelin, Diane Dufresne et Al Jarreau qui chante Armstrong en duo avec Claude, après avoir interprété Take five, sans doute la composition la plus célèbre du saxophoniste attitré du Dave Brubeck quartet, Paul Desmond. Ce thème figure sur l’album  de 1959 « Time out » où l’on trouve l’autre « hit » de  ce fabuleux quartet (en anglais Fab Four) : Blue Rondo a la Turk devenu A bout de souffle pour Claude.

Je remercie notre ami Denis qui m’a signalé la sortie de ce DVD que vous trouverez dans le commerce à un prix assez raisonnable.

Claude a été mis à l’honneur par le « Printemps des Poètes », notamment à Saint- Lary- Soulan (Hautes Pyrénées) où Christian Laborde a organisé toute une semaine autour de Claude avec une invitée d’honneur, notre chère Présidente Hélène.

Mais ce n’est pas fini. Dans le cadre du « Printemps des Poètes », 10 petites séquences audio (d’environ 5 minutes chacune) ont été enregistrées par l’acteur Antoine Reinartz (que l’on a vu récemment dans Anatomie d’une chute où il incarnait l’avocat général).La séquence commence par les mots de Claude puis on entend une de ses chansons marquantes : Les mots, Petit Taureau, A bout de souffle, C’est une Garonne , Une petite fille, Paris Mai , Armstrong, Le cinéma, Il faut tourner la page et Tendre.

« Claude Nougaro, poète » - Le Printemps des Poètes (printempsdespoetes.com)

Claude sera particulièrement honoré dans sa ville natale durant toute l’année. J’essaierai de vous tenir au courant au fur et à mesure, mais déjà vous savez sans doute que près de la Place Saint-Pierre, le portrait de Claude un peu défraichi (signé Odile Mangion) a été remplacé le 7 mars par une photo prise par Patrick Ullmann en 1975 devant le portail de Saint-Sernin à Toulouse.

Patrick Ullmann né en 1942 à Vichy, a connu Claude dans son enfance car son frère a fréquenté comme Claude le Collège de Cusset. Patrick Ullman a été pendant trente ans le photographe officiel de l’Olympia (il y avait même son studio et son laboratoire photo) et a entretenu de vraies relations amicales avec Claude dont il a réalisé de nombreux portraits.

Les rugbymen vont eux aussi honorer Claude car le dimanche 28 avril, à l’occasion du match opposant le Stade Toulousain au Racing 92, le Stade Toulousain accueillera sur sa pelouse Yvan Cassar qui interprétera au piano quelques mélodies du répertoire de Claude.

D’autre part le Stade Toulousain a adopté la chanson de Claude  Toulouse comme hymne du club qui sera chanté avant chaque match.

Le dimanche 5 mai, nous retrouverons Christian Laborde dans le grand auditorium de la Médiathèque José Cabanis où il présentera seul sur scène « Nougaro vu par Laborde ».

Cette même Médiathèque José Cabanis accueillera également le samedi 18 mai le musicien et chanteur occitan Claude Sicre (membre des Fabulous Trobadors) qui donnera une « conférence atypique » autour du rôle de Toulouse dans le concert mondial et de la place qu’y occupe Claude.

Comme je vous l’avais annoncé, à Paris aussi un concert a été organisé (par Jazz Magazine) le jeudi 21 mai au Bal Blomet avec Thierry Eliez et quelques vocalistes. Le titre « Sur l’écran noir » donne une idée du programme mais il se trouve qu’un de nos amis, Jean-Pierre, a eu la chance d’y assister.

Il a rédigé à notre intention un compte-rendu détaillé de cette soirée.

Sur l’écran noir de Nougaro au Bal Blomet

Il faut marquer d’une pierre blanche le concert du 21 Mars 2024 dans la mythique salle du Bal Blomet où l’écran noir de Claude Nougaro a été illuminé par les notes pianistiques étincelantes de Thierry Eliez accompagné par les voix éblouissantes des chanteuses Ceilin Poggi, Paloma Pradal, Charlotte Planchou et des chanteurs André Minvielle et Médéric Collignon également au cornet.

Le grand intérêt de ce concert était de jouer les premières chansons des tous débuts de Claude (fin des années 50 et début des années 60), des perles méconnues sur l’enchanteresse musique de Michel Legrand. Car ces chansons sont les fondatrices de ce que va devenir cet immense auteur et chanteur, qui va faire swinguer sa poésie en dentelles sur des musiques d’une beauté mélodique ensorcelante.

Nous avons pu écouter : Le cinéma, Schplaouch, Vachement décontracté, Les enfants qui pleurent, Alcatraz, Sa maison, Le rouge et le noir, Le paradis, Ma fleur, Tiens toi bien à mon cœur, Ouh ! (allez-y les bergères), Tu dormiras longtemps, pour finir en apothéose sur Dansez sur moi.

Ces chansons ont été enregistrées avec ces chanteurs et d’autres (Manu Domergue, Celia Reggiani, Thomas de Pourquery, Stella Vander, Alain Chamfort, JP Nataf) par Thierry Eliez (piano et arrangements) avec une composition de Michel Legrand sur le magnifique disque « Sur l’écran noir » produit par Le Triton.

                                                                                              J-P Doche

Tout est dit. Il n’y a rien à ajouter, si ce n’est « Merci, Jean-Pierre »

Je voudrais aussi vous rappeler que le groupe « Newgaro » placé sous la direction de Fred Pallem inaugurera en Normandie sa tournée des festivals. Vous pourrez en effet le voir le 10 mai à « Jazz sous les pommiers »

Venons- en à la question du mois.

Le mois dernier, je vous avais demandé de retrouver de quelle chanson de Claude est extrait le vers : 

« Abîmes noirs, sommets neigeux »

Bravo à tous ceux qui ont reconnu qu’il s’agit de la chanson Les billes qui figure sur l’album de 1986 « Nougaro sur scène ». La musique en a été composée par Maurice Vander.

« Ma belle planète, mon globe bleu

Abîmes noirs, sommets neigeux

Sur ta roulette, je joue le jeu

Je lance ma bille »

Ce mois-ci, je voudrais que vous me complétiez une citation de Claude :

« La chanson appartient ….. …..   …..   …..   ….. »

Je vous donne un indice : je l’ai trouvée dans « L’Ivre d’images » qui vient d’être réédité.

Une fois n’est pas coutume, je terminerai par une phrase de notre chère Présidente, Hélène. Elle conclut l’interview dont je vous ai parlé (« Claude Nougaro était un marginal nationalisé ») en affirmant :

« Je ne vois personne qui ressemble à Claude »

Je partage tout à fait cet avis (je crois que je ne suis pas le seul !) et vous adresse toutes mes amitiés.

Raymond Lernould