Chers Amis

En cette fin d’une année qu’on ne saurait qualifier de rigolote, je voudrais quand même trouver des raisons de sourire.

L’impulsion m’a été fournie par l’ami Jean-Pierre BRUN qui fut pendant deux décennies l’agent de Claude.

Comme nous avions parlé de la chanson Le coq et la pendule, Jean-Pierre m’a raconté qu’au cours d’un séjour au Québec, Maurice Vander, Pierre Michelot et lui-même en avaient écrit un petit pastiche qu’il m’a autorisé à vous communiquer :

C'est l'histoire d'un petit voyant de fête foraine, boule de cristal, tarots et pendule,
qui tombe en arrêt devant une traînée de poudre blanche qui scintille sur sa table.
 
"J'irai bien fourrer mon nez dans les affaires de cette traînée », se dit-il
 
et, face à l'envie du faux devin,
soudain le titre nous parvint :
 
"la coke et le pendule"... !

Claude lui-même a été amusé lorsque ces joyeux compères lui ont fait connaître ce texte.

En comparant les titres de France Gall et ceux de Claude, nous avions aussi parlé de La neige.

Jean-Pierre m’a signalé à ce propos que le chanteur Gilbert Laffaille (que Claude appréciait beaucoup) a écrit en 1988 une très belle chanson simplement intitulée Neige.

Cette chanson décrit une balade dans un Paris enneigé. Elle a retrouvé toute son actualité il y a deux semaines :

NEIGE GILBERT LAFFAILLE

J’ai aussi repris un peu d’optimisme en constatant que les candidats de l’émission « Tout le monde veut prendre sa place » se sont améliorés.

En effet, le samedi 22 novembre, le questionnaire de la deuxième partie de l’émission avait comme thème « Devenir parents » et l’une des dernières questions était « Quel est le prénom de la fille de Claude Nougaro à qui il a consacré une chanson ? ».

Certes, et cela a choqué notre amie Marie-France (fidèle secrétaire de notre Association), deux des candidats ont répondu respectivement « Sabrina » et « Laura », mais cette fois j’ai eu le plaisir de constater que les deux autres au moins avaient trouvé la bonne réponse, d’autant plus que c’était justement le jour de la Sainte Cécile, patronne des musiciens. 

Ce même jour, dans le cadre de l’émission « Samedi d’en rire » présentée par Jean-Luc Lemoine, France 3 a diffusé « Le rouge et le noir » avec Claude et Barbara.

Cette séquence est malheureusement trop courte, vous en voudriez plus. Eh bien, je dois dire que nous sommes gâtés en cette fin d’année.

Le jeudi 27 novembre, France 4 a eu l’heureuse initiative de rediffuser le concert du Grand Rex intitulé « Immortel Nougaro », un adjectif qui plaît beaucoup à notre amie Marie-France qui m’a signalé cette émission et je suis d’accord avec elle, pour nous Claude est toujours vivant et il nous appartient de le faire connaître au plus grand nombre.

Cette émission n’est pas restée accessible très longtemps, mais vous pouvez vous rattraper en (re)voyant sur France 3 le concert donné l’an dernier sur la Place du Capitole à Toulouse, il est disponible jusqu’au 28 décembre. 

On y voit entre autres Bénabar, Nolwenn Leroy, BigFlo et Oli, Natalie Dessay, Ben L’Oncle Soul, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse étant placé sous la direction d’Yvan Cassar.

Il est intitulé « Ici Nougaro ! », mais je trouve cet adverbe de lieu un peu restrictif, car Claude nous accompagne partout où nous allons.

Mais ce n’est pas tout. Dans la Famille Nougaro, je demande le père, Pierre Nougaro, qui, comme vous le savez, fut un immense chanteur lyrique mais aussi un excellent comédien.

Eh bien, c’est en tant qu’acteur que vous pouvez le revoir sur Canal, dans le film de Claude Berri Jean de Florette, mais en V O D (« video on demand »), en bon français en location.

Par contre, tout le monde peut le retrouver jusqu’au 20 décembre sur Ciné + O C S qui rediffuse le film de Claude Chabrol Masques avec Philippe Noiret, Robin Renucci et Bernadette Lafont.

Pierre Nougaro apparaît au tout début du film, il interprète d’une manière inoubliable Les roses blanches, une chanson de 1926 popularisée par Berthe Sylva.

Dans la famille Nougaro, la fille aînée de Claude, Cécile, est indirectement présente sur Mezzo qui rediffuse dans la série « Jazz à la péniche » deux concerts de 2021 filmés à bord de la Maison Nougaro qui a pu voir le jour grâce aux efforts déployés par Cécile et toute l’équipe qui l’entoure.

Comme vous le savez, la péniche est actuellement en réfection mais les travaux sont en bonne voie, et je crois que la Maison Nougaro sera bientôt de nouveau accessible. Je ne manquerai pas de vous tenir informés. Ces 2 émissions nous montrent brièvement l’extérieur de cette fameuse péniche et bien sûr la scène installée à l’intérieur.

Le premier concert nous permet d’écouter Leïla Martial et Baa Box. Il est visible jusqu’au 1^er mai.

Au programme du second (disponible jusqu’au 1^er avril) : le quartet de Géraldine Laurent.

Géraldine Laurent joue du saxophone alto et a déjà une belle carrière derrière elle.

On peut par exemple l’entendre sur un CD de 2006 du regretté Charles Lolo Bellonzi qui fut très longtemps le batteur attitré de Claude, aux côtés de son copain Luigi Trussardi à la basse.

Ce CD s’intitule « Abracadadrums »

Pour rendre hommage à Cécile, je vous propose d’écouter l’interprétation très sobre de Benjamin Biolay lors de l’émission « Taratata ».

Je remercie notre ami Thierry qui m’a envoyé le lien suite à mon appel au peuple du mois dernier.

Taratata - Benjamin Biolay "Cécile Ma Fille" (Claude Nougaro) (2025)

Claude reste également présent sur les ondes radiophoniques. Ainsi notre amie Chantal m’a signalé qu’elle a entendu récemment La planète bleue dans l’émission de France Inter « CO2 mon amour »

 Parmi tous les spectacles donnés en hommage à Claude, j’ai relevé récemment un concert qui a eu lieu le vendredi 21 novembre à l’auditorium Léo-Lagrange de Saint Pryvé-Saint-Mesmin (près d’Orléans).

Les 8 musiciens du groupe Si par hasard ont revisité les grandes chansons de Claude (Toulouse, Dansez sur moi, Le cinéma, Le jazz et la java, Bidonville, Cécile, ma fille, mais aussi Nougayork et même Eau douce) en utilisant « de la musique de style afro-cubain » comme dit si bien Claude dans Ouh !-Allez-y les bergères).

En ce qui concerne la rubrique discographique, notre fidèle ami Jean-Pierre m’a fait connaître récemment un guitariste talentueux que, je l’avoue, je ne connaissais pas.

Il s’agit de Roland Dyens qui a publié deux volumes de « Chansons françaises » qui constituent un très beau tour d’horizon de grandes chansons françaises de diverses époques.

C’est très agréable à écouter et c’est un bel hommage à la chanson,

« Celle qui fait sa place au soleil 

Dans l’ombre de nos cœurs »,

comme le chante lui-même Claude dans La chanson (1962, musique de Michel Legrand).

Je vous recommande l’écoute des deux disques de Roland Dyens, d’autant plus que Claude y est doublement présent, avec Cécile, ma fille dans le volume 1 et Île de Ré dans le volume 2.

Terminons par « la question du mois ».

Le mois dernier, je vous avais demandé dans quelle chanson Serge Gainsbourg avait évoqué lui aussi le pénitencier de Sing Sing.

Bravo à tous ceux qui ont trouvé qu’il s’agit de Chez les Yé-Yé qui figure sur ce qui est sans doute mon album préféré du Beau Serge, « Confidentiel », paru en 1963.

Notre cher ami Gilles du Grand Est ne sera peut-être pas d’accord, mais je crois sincèrement que Gainsbourg a fait preuve d’une belle audace en publiant en pleine vague yé-yé tout un album où il est simplement accompagné par deux musiciens de jazz, certes de premier plan puisqu’il s’agit du contrebassiste Michel Gaudry et du génial guitariste d’origine hongroise, Elek Bacsik.

Grâce à un spécialiste émérite de cet instrument, notre cher ami Philippe du Poitou , je peux même vous préciser qu’Elek joue sur une Guild.

Vous le savez peut-être, Claude était très fier d’avoir été accompagné avant Gainsbarre par Elek Bacsik qui a participé à plusieurs de ses tournées.

Si vous ne connaissez pas ce guitariste, je vous recommande ses deux disques les plus connus :

Le premier paru en 1962 s’intitule simplement « The Electric Guitar of the Eclectic Elek Bacsik ». Elek y est accompagné par Kenny Clarke ou Daniel Humair à la batterie et par Pierre Michelot ou Michel Gaudry à la basse 

Il commence par une superbe version de Blue Rondo A la Turk qui fut à l’époque aussi diffusée à la radio que la version du compositeur Dave Brubeck :

Blue Rondo A La Turk (Remastered 2018)

Le second CD, « Guitar in Paris » est paru en 1963. On y trouve entre autres Work Song (alias Sing Sing Song) et une autre composition de Dave Brubeck Three to get ready qui a inspiré à Claude Le jazz et la java.

Sur ce disque, on peut noter pour quelques titres la présence de Maurice Vander, mais à l’orgue.

Ce mois-ci, je voudrais vous parler d’une ville de notre belle province des Hauts de France, Valenciennes.

Parmi les personnalités natives de Valenciennes, on trouve le toujours ministre Gérald Darmanin mais surtout le toujours en activité Pierre Richard, né en 1934.

Pierre Richard a été le voisin de Claude lorsqu’il habitait Avenue Junot à Montmartre et le jeune fils de Pierre Richard, Olivier Defays, s’échappait souvent de chez lui pour venir écouter répéter les musiciens de Claude.

Cela a sans doute contribué à éveiller sa vocation musicale puisqu’il est devenu un saxophoniste de premier plan, il fait notamment partie du Big Band de notre ami Dany Doriz (patron du Caveau de la Huchette), mais aussi du Laurent Mignard Duke Orchestra.

Vous le connaissez peut-être aussi comme membre fondateur (avec la chanteuse Clémence Lhomme) d’un célèbre duo musical : Blues Trottoir qui connut en 1987 un grand succès avec Un soir de pluie.

Olivier fait aussi partie avec Philippe Chagne au saxophone et à la clarinette, Sylvain Glévarec à la batterie et notre ami Philippe Petit à l’orgue, du groupe Swingin’Affair qui a sorti en 2022 un premier C D consacré aux musiques de film (qu’ils se rapproprient) : « Swingin’Affair fait sa B.O »

Un second CD est en préparation, mais vous pouvez le précommander, il s’intitule « La loi des séries ».

C’est avec ce groupe que Pierre Richard se produira le mercredi 28 janvier à l’Auditorium Patrick Devedjan de la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt. Pierre Richard ponctue les interventions musicales d’anecdotes sur le cinéma que l’on devine savoureuses.

J’en viens enfin à la question. Il y a un certain temps, nous avons eu le plaisir d’assister à un concert de Claude dans la ville natale de Pierre Richard et, comme toujours dans notre belle province, le public lui a réservé un accueil triomphal.

Après plusieurs rappels, Claude est revenu sur scène, il a pris le micro et déclaré « Valenciennes, valant mienne ».

Ma question est très simple : dans quelle chanson de Claude apparaît la ville de Valenciennes qu’il s’est appropriée ?

En vous présentant mes excuses pour la longueur de ce message, je voudrais vous souhaiter une fin d’année pleine d’optimisme et des jours de fêtes aussi heureux que possible. 

Je vous adresse toutes mes amitiés.

Raymond Lernould