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Posté le 20/11/2024

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« Un nouveau départ

Solide comme un roc

Une pluie d’dollars

Ici Nougayork » (Nougayork , 1987)

En cette période toujours aussi agitée où les élections américaines sont au centre de l’actualité, vous ne serez pas surpris que nous nous rendions tout d’abord à New York où vient de se terminer une très belle exposition consacrée à Claude et plus spécialement à « Nougayork ».

Claude a enregistré la plupart des titres de cet album à New-York en 1987, mais en réalité ce n’était pas la première fois qu’il s’y rendait. Il en parlait peu, mais en 1964, il avait profité d’une tournée au Québec pour aller découvrir (brièvement) la « grosse pomme ». 

Il existe quelques photos prises lors de ce premier séjour new yorkais, vous en trouverez quelques-unes dans le livre de Christian Laborde « Claude Nougaro, le parcours du cœur battant » (p. 111 et 113).

En fait, en 1987, lors de la sortie et de la promotion de ce fameux album qui a relancé sa carrière, Claude préférait qu’on croie qu’il avait découvert New-York avec seulement 3 numéros de téléphone en poche : d’abord celui de Sue Mingus, la veuve de l’immense contrebassiste avec qui sa sœur Hélène était en relation car Claude voulait adapter Fables of Faubus. Cette célèbre composition de Mingus figure bien sur l’album « Nougayork » sous le titre Harlem, mais ce titre a été enregistré et mixé à Genève, ainsi que Le petit oiseau de Marrakech et Le gardien de phare. C’est chez Sue Mingus que Claude et son épouse Hélène ont logé toute une semaine durant ce séjour. Ils ont aussi habité dans l’hôtel où descendait Peter Falk alias Colombo que Claude mentionne dans Plume d’ange.

Le deuxième numéro était celui de Martine Barrat, photographe française installée aux Etats-Unis en 1968, spécialisée dans les photos de jeunes boxeurs de Harlem, ce qui n’était pas fait pour déplaire à Claude et effectivement, elle a emmené Hélène et Claude à Harlem et leur a fait découvrir une église et une salle de boxe.

Le troisième numéro était celui d’un jeune Marseillais de 30 ans, virtuose des claviers et des synthés. Vous l’avez deviné, il s’agit de Philippe Saisse qui a composé  Rythm’flouzeUn écureuil à Central ParkLady Liberty, Il faut tourner la page et bien sûr Nougayork.

Vous connaissez la suite. Dès sa sortie en septembre 1987, l’album se vend à 400 000 exemplaires. Le Phénix renaît de ses cendres. A ce propos, je crois que Philippe Saisse est en train de travailler à une toute nouvelle version de la chanson Nougayork.Je suis impatient de l’entendre.

C’est notre  chère Présidente, Hélène, qui a eu l’idée d’une exposition à New York pour magnifier cette année Nougaro. Par un heureux concours de circonstances, elle a appris l’existence d’une Maison de l’Occitanie à New York. Le lieu idéal pour abriter une exposition consacrée au plus célèbre des Toulousains.

Le vernissage a rassemblé une centaine de personnes dont le consul de France à New-York et un biographe de Miles Davis. Le traducteur bénévole a été confronté à quelques problèmes : comment traduire « Je bande dessinée pour une jeune écureuille » ? (Un écureuil à Central Park).

Mais tout s’est très bien passé. Une exposition similaire va être présentée fin 2024 dans la Maison de la Région d’Occitanie à Carcassonne, puis en 2025 dans d’autres maisons de l’Occitanie.

Grâce à Hélène que je remercie pour ce partage ainsi que pour l’aide précieuse qu’elle m’a apportée, vous trouverez ci-joint une photo du gâteau spécialement conçu pour le soir du vernissage. C’est une véritable œuvre d’art qui a été d’abord dévorée des yeux avant d’être engloutie voracement.

La deuxième photo est celle d’un panneau qui a été au cœur de cette exposition. Il est composé de plusieurs photos prises par Hélène lors des séances d’enregistrement de cet album devenu mythique.

Je n’ai malheureusement pas pu aller visiter cette exposition à New York, mais j’ai quand même eu le plaisir d’assister le 24 octobre au concert donné à Paris (au Studio de l’Ermitage)  par André Ceccarelli (batterie), Diego Imbert (basse), Pierre-Alain Goualch (piano) et David Linx (voix) qui ont interprété quelques-uns des titres de leur troisième album consacré au répertoire de Claude, « Le jazz et la java ».

Je vous rappelle qu’en 2009, ils avaient enregistré un premier album « Le coq et la pendule », avec entre autres leur version de Nougayork. Un deuxième album est sorti en 2013. Il porte bien son nom : « NousGaro , inédits et incontournables ». Parmi les inédits : Il était une fois des yeux (dontAndré Ceccarelli a écrit la musique),  Une femme marche vers toi (musique de Diego Imbert) et Fable Lougaresque (musique de Pierre-Alain Goualch). Les incontournables sont Le cinéma, Rimes , A bout de souffleArmstrong , Bidonville et Un été.

On ne présente plus André « Dédé » Ceccarelli. Je vous renvoie à sa discographie très riche. Personnellement, j’ai fait sa connaissance en 1980 lorsque, à la suite de la fameuse brouille avec Maurice Vander, Claude avait dû renouveler son « équipage » et fait appel au « gang des Niçois » avec Bernard Arcadio au piano et Dédé à la batterie qui succédait à un autre Niçois, le regretté Lolo Bellonzi. On l’entend notamment sur l’album de 1983 « Ami chemin ». Il est co-compositeur de Cadencé, avec Bernard Arcadio et Richard Galliano 

Si vous ne le connaissez pas encore, je vous recommande l’album de 1990 « Dansez sur moi », enregistré avec Thierry Eliez aux claviers et à la voix, Jean-Marc Jafet à la basse et la participation d’un invité spécial : Claude lui-même pour le titre éponyme.

Diego Imbert est un des plus grands bassistes modernes. Sa discographie est également très riche. Je vous citerai simplement son « Tribute to Charlie Haden », un hommage au contrebassiste disparu en 2014. Sur cet album, on retrouve « Dédé » Ceccarelli et le pianiste est Enrico Pieranunzi.

J’ai beaucoup aimé aussi entendre Diego sur l’un des derniers albums de Richard Galliano (en trio avec Sébastien Ginaux au violoncelle et à la guitare).Il s’agit de « Richard Galliano New York Tango Trio » enregistré en Suisse au Cully Jazz Festival au printemps 2022.

Outre Gnossienne N°3 de Satie et la Javanaise de Gainsbourg, on trouve sur cet album une très émouvante version du Tango pour Claude devenu comme vous le savez Vie violence.

J’ai découvert le pianiste Pierre-Alain Goualch en 2001 lors de la sortie de l’album « Exploring the Music of Serge Gainsbourg » enregistré avec l’incontournable André Ceccarelli et un autre contrebassiste que vous connaissez (il a accompagné Claude), Rémi Vignolo.

Ce formidable trio se réapproprie magistralement les mélodies du « Beau Serge », ce qui peut décontenancer l’auditeur, jusqu’à ce qu’il reconnaisse la mélodie. Cela me fait penser à Errol Garner et ses « introductions-mystères ».

Le 24 octobre, j’ai pu constater que le quartet s’est également approprié les chansons de Claude.

Avant l’entrée en scène de David Linx, nous avons pu apprécier l’efficacité implacable du trio de jazz. On en redemande.

Puis David est arrivé et nous a donné à entendre certaines chansons du dernier album, mêlées à d’autres figurant sur les deux albums précédents.

Nous avons pu entendre deux fois Le jazz et la java .Ce fut le morceau final de ce concert que nous avons regretté de voir se terminer déjà.

J’ai beaucoup aimé Tu verrasLes enfants qui pleurent (certes, cette chanson  n’est pas de Claude, mais il l’a chantée sur l’album « Récréation »), Vie violenceIl faut tourner la page.

David a demandé des encouragements particuliers avant de se lancer dans A bout de souffle qui représente une réelle performance pour le chanteur mais aussi pour le pianiste.

Il nous a expliqué que, alors que Claude avait adapté de grands standards du jazz (Round midnightWork songSaint Thomas, pour n’en citer que quelques-uns), il avait voulu adopter la démarche inverse en adaptant en anglais Visiteur sous le titre Step into your life et je dois dire que c’est très convaincant.

J’ai été (comme tout le public) particulièrement ému d’entendre Les mots, une chanson que David avait déjà interprétée sur l’album « La note bleue » où il chante aussi Dansez sur moi en duo avec Claude.

Ce concert en appelle d’autres. Je crois pouvoir vous annoncer qu’on devrait pouvoir retrouver ces amis les 3 et 4 janvier 2025 au Sunside-Sunset à Paris.

Pour moi, ce fut l’occasion de belles rencontres. J’ai retrouvé des amis fidèles de notre Association et j’ai aussi inscrit de nouveaux adhérents. Je les salue tous bien chaleureusement.

La veille, nous étions dans un autre temple du jazz, le célèbre Caveau de la Huchette (tout proche de la rue Saint Julien le Pauvre) où l’ambiance était tout aussi bouillante, si ce n’est plus. Nous y avons applaudi le maître des lieux depuis bientôt cinquante-cinq ans, le vibraphoniste Dany Doriz qui s’y produisait en compagnie de son fils Didier Dorise à la batterie, du guitariste et chanteur Jeff Hoffman et de notre ami Philippe Petit à l’orgue. Philippe est aussi un excellent pianiste qui a commencé sa carrière en chantant les chansons de Claude. Je ne suis pas le seul à penser qu’il devrait s’y remettre.

Je voudrais maintenant décerner le diplôme de « l’indic hâtif du mois » à deux autres amis fidèles de notre Association : Loïc (de Bretagne) et Philippe (de Touraine). Sans se consulter, et presque simultanément, ils ont attiré mon attention sur une série d’émissions de France-Inter diffusée chaque jour de la semaine dernière à la fin des informations. Il s’agit de brefs entretiens réalisés récemment par Frédéric Pommier avec des invités qui présentent une chanson de Claude. Chaque séquence dure environ 5 minutes.

Le lundi :

Grégory Montel raconte "Assez" de Claude Nougaro - Les émissions musicales d'Inter (podcast) | Listen Notes

J’en profite pour vous signaler que Grégory Montel reprendra à Toulouse son spectacle-hommage «  Ici Nougaro » du 5 au 9 novembre à l’Aria de Cornebarrieu, en partenariat avec Odyssud.

Le mardi :

Mouss & Hakim racontent "Nougayork" de Claude Nougaro | France Inter

Le mercredi, ce fut au tour du chef étoilé Michel Sarran :

Michel Sarran raconte "Toulouse" de Claude Nougaro | France Inter

Le jeudi :

Raphaël et Théo Herrerias, alias Terrenoire, racontent "Il faut tourner la page" de Claude Nougaro | France Inter

Le vendredi :

Richard Galliano raconte "Vie, violence" de Claude Nougaro | France Inter

Notre rubrique « la question du mois » va nous ramener à New York.

Le mois dernier, je vous avais demandé de me citer les chansons (à part Nougayork) où Claude évoque New York. Cette fois-ci, vous avez été plusieurs à trouver les bonnes réponses. Bravo.

La première chanson date de 1957. C’est l’une des premières chansons enregistrées par Claude lui-même alors qu’il était surtout auteur pour les autres (Philippe Clay, Marcel Amont…)

Il s’agit de La chanson de Spoutnik :

« Et c’est pour eux que je joue en tournant dans la nuit

De New York à Moscou, de Moscou à Paris

De mon petit orgue de Barbarie

Bip Bip Bibibip Bip Bip Bibibip »

Vous pouvez l’entendre dans le premier disque de l’intégrale « Le feu sacré » parue en 2019.

La deuxième chanson est un des chefs-d’œuvre absolus de Claude.

Il s’agit de La neige qui figure sur l’album de 1971 « Sœur âme » :

« Elle vient de si haut, la liquide étincelle,

Qu’au sommet de la terre elle brille éternelle,

Brandissant son flambeau sur le pic et le roc

Comme la liberté dans le port de New York

La neige…. »

La troisième chanson est Stances à New York.

Paradoxalement, elle ne figure pas sur l’album « Nougayork » mais sur le second album américain de Claude : « Pacifique » (1988) :

« Et maintenant que ma voix s’élève…

C’est le mot qui convient quand on chante New York

New York, hyperréaliste rêve

New York, le king de l’électrochoc »

Pour la question de ce mois, je voudrais d’abord évoquer un grand standard du jazz, Autumn in New York, dont il existe une multitude de versions parmi lesquelles je retiendrais celles de Billie Holiday, de Sarah Vaughan, de Bill Evans et Ahmad Jamal, sans oublier le duo Ella Fitzgerald – Louis Armstrong. 

Le début de l’automne coïncide avec le départ des hirondelles vers des contrées plus chaudes. Pourriez-vous à ce propos me citer les chansons de Claude où l’on rencontre des hirondelles ?

Dans l’attente de vos nouvelles, je vous adresse mes meilleures salutations. Ne prenez pas froid !

Raymond Lernould

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Posté le 21/01/2025

Hommage à Claude Nougaro le samedi 1er février à BILLOM (63)

Salle du Moulin à l'Etang à 21 H - "Il était une Foi... Nougaro " avec Jean-Christophe Gamet au chant et Brice Durand à la guitare. En première partie, "Le jazz et la Zaza" petit big band

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Posté le 06/01/2025

« La vie c’est beau, c’est beau, va

C’est beau pour elle et toi

Quand ça fleurit à tout va

Quand l’amour fait le poids

Le poids léger

A partager

Et tout le reste

A dégager

La vie c’est beau

Par elle et toi... »     (La vie c’est beau, va, 1983, album « Ami chemin »)


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